Senseï* Jean-Pierre GUILLOU,
figure la plus ancienne du KIME-CLUB de BOURGES, s’est éteint à l’âge de
64 ans, vendredi 27 mars 2020 des suites d’une longue maladie.
Au milieu des années 1980, il commence la pratique du karaté
avec peut-être comme catalyseur de cet engouement, Bruce Lee, ce chinois de
Hongkong pratiquant le Kung Fu avec une telle rapidité, agilité et efficacité dans
ces œuvres cinématographiques que beaucoup se dirigèrent vers la pratique des
arts martiaux à cette époque en Occident.
Il intègre alors le nouveau club de karaté KIME CLUB de
BOURGES (créé en 1985) où il progresse jusqu’à la ceinture marron en quelques
années sous la direction de Pascal FAUCHE.
Dès 1990, il se voit confier l’encadrement du club (9
enfants) sous la responsabilité d’un haut gradé du Cher, Patrick BOUCHAIB, à la
condition de passer sa ceinture noire et son diplôme d’instructeur fédéral (DIF)
dans l’année : pas de tatamis à cette époque, le préau de l’école des
Pijolins fera office de dojo*.
La détermination de Jean-Pierre est sans faille et, il
enseignera le karaté depuis la rentrée 1990 et, sans ménager son temps,
d’années en années, il se verra accueillir jusqu’à près d’une centaine d’élèves.
Il obtiendra son 2ème
dan de karaté style shotokan en mars 1997, témoignant de sa volonté de
progresser dans sa discipline.
Parallèlement, il se passionnera, dès 1996, pour la pratique
du ko-budo* (armes traditionnelles d’Okinawa) sous l’égide de Didier GUIBERT
élève de Maître CHINEN, qui viendra de Beaugency (45) pour effectuer des stages
d’initiation à BOURGES.
Il appréciera particulièrement le maniement de ces armes qui
demande à la fois, attention, précision et rigueur. Qui plus est, cette
pratique témoigne d’une pratique ancestrale au Japon : un vrai gage
d’authenticité.
Bien plus qu’un professeur, il était aussi un coach de
caractère qui a contribué au développement personnel de nombreux élèves en les
aidant à se forger un caractère à la hauteur des épreuves de la vie qui les
attend. Le karaté demeure une formidable école de rigueur et d’endurance.
Tous le remercient pour tout ce temps consacré à former des
générations de budokas* de tous âges et de toutes origines.
Plus de 1000 élèves ont poussé la porte du Kime Club à
Bourges et, pour celles et ceux qui avaient le plus de détermination,
Jean-Pierre les a accompagnés en compétition mais aussi jusqu’à l’obtention de
leur ceinture noire : pas moins de 12 ceintures noires ont vu leurs
efforts récompensés.
Et pour compléter sa recherche dans la pratique des arts
martiaux, c’est tout naturellement qu’il s’est dirigé en 2010 vers la pratique
du Iaïdo*, l’art subtil du dégainé-frappé du sabre des samouraïs, complétant
ainsi son voyage sur la voie du bushido*. Là encore, sa rigueur et sa passion
le dirige vers la ceinture noire.
Et pour compléter son enseignement, il pratiquait l’Aunkaï*
depuis 2 ans.
Le chemin est sans fin pour le budoka qu’était Jean-Pierre
passionné par l’atteinte des sommets : le Mont Blanc faisait aussi partie
de ses conquêtes où, là aussi, le pire ennemi est soi-même.
Bravo Jean-Pierre ! Tous gardent de lui le souvenir de
son humanité.
Nos pensées l’accompagnent dans son long voyage.
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LEXIQUE
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Aunkaï : Discipline martiale enseignée par maître
AKUZAWA
Budoka : Guerrier au sens noble du
terme, un combattant expert en arts martiaux, ou plus modestement un pratiquant
de Budo
Bushido : Voie du guerrier
Dojo : Lieu en japonais consacré à la pratique des arts
martiaux japonais
Iaïdo : Pratique du sabre
Ko-budo : Maniement du tonkwa, saï, nunchaku & bo
Samouraï : Membre de la classe guerrière qui a dirigé
le Japon féodal durant près de 700 ans
Senseï : Maître en japonais qui donne son enseignement
à un élève
Jean-Pierre GUILLOU au gymnase Léo LAGRANGE
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