Le comité département du Cher a décidé de nommer la compétition Kata "Jean-Pierre Guillou" pour lui rendre hommage.
Notre professeur Jean-Jacques Bellayer a lu une lettre écrite par ses fils à la fin de l'épreuve.
Bonjour à toutes
et à tous Mon frère et moi-même ne pouvons être présents parmi vous, mais nous
tenions cependant à répondre à l’hommage que vousrendez à notre père
aujourd’hui en nommant la Coupe Kata Vétéran de son nom.
Tout au long de
sa vie, notre père a été fidèle à ses valeurs : l’humanisme, la rigueur, la
générosité et l’humilité. Des valeurs qu’il a su incarner au travers de son
métier, dans ses relations personnelles, mais également dans son implication
auprès de tous les jeunes, et moins jeunes, disciples, à qui il a su enseigner
l’art du karaté.
Nous sommes, mon
frère et moi, bien placés pour connaître l’exigence qui le guidait dans son
enseignement. Autant celui de la technique que celui de la philosophie. Une
philosophie qui l’accompagnait en dehors du dojo, une philosophie qui rayonnait
auprès de tous ceux qui l’entouraient, une philosophie qui a permis à de
nombreux enfants de révéler leur potentiel et de se dépasser bien au-delà de
leurs attentes.
A propos des
enfants, si je devais retenir une chose de son passage sur le tatami, ce sont
tous ces enfants que j’ai pu voir défiler. Nouant pour la première fois une
ceinture blanche autour de leur taille, la main fébrile et l’œil inquiet.
Inquiets ils pouvaient l’être lorsque l’on connaissait son Ura Tsuki. Fébrile,
en revanche, on ne le restait pas longtemps. Il savait nous inculquer la
confiance en soi, la résilience et le dépassement de soi.
Je suis heureux
d’avoir été un de ses enfants en kimono. Un parmi tant d’autres qui a eu la
joie de ramener des victoires, des coupes et des médailles, de gagner seul ou
équipe. Qui a eu la joie de savoir ce que l’on vaut, qui a eu la joie de
prendre un peu de sa sagesse comme véritable arme.
Une sagesse qui le rendait humble, conscient
de la fugacité de son existence et de l’importance de contribuer à faire
grandir le monde à son échelle, dans et en dehors du dojo.
J’aimerais que
nous gardions comme dernier enseignement de lui cette idée. Le karaté n’est pas
seulement un art ou une technique, c’est une façon d’être au monde. Une
philosophie qui nous invite à tous rester altruistes, conscients et humbles.
Merci à toutes et
à tous